Comment se fondre dans la nuit (mission GEG)

Arrivée au quartier général avant sa troupe, Shina se rendit dans le bureau de son commandant pour venir aux nouvelles. Elle fut surprise d'y trouver M. Elorn, son client, qui criait sur le pauvre homme. Lui laissant à peine le temps d'entrer, le turbulent se précipita sur elle pour lui demander où étaient ses subordonnés. Ce à quoi elle répondit assez fermement et même sèchement:
« Il est encore trop tôt pour ça, monsieur. »
Elorn vira au rouge et Shina s'esquiva pour s'adresser à son supérieur après l'avoir salué selon la règle.
« Mon commandant, avons-nous de nouvelles informations à propos de nos criminels ? »
_ « Malheureusement non, capitaine. Il vous faudra vous débrouiller, vous et votre troupe. »
_ « Bien. Merci, mon commandant. »

Elle quitta la pièce un peu déçue, mais elle savait que M. Elorn en saurait bien plus. Justement, il l'attendait dans le couloir, encore rouge de colère. Cette fois, il prit le temps de la saluer avant de lui dire:
« Je n'ai pas beaucoup aimé votre manière de me répondre, mon capitaine. »
_ « Et moi, je n'ai vraiment pas aimé votre façon de m'adresser la parole, monsieur...Bref, mes compagnons ne vont pas tarder, veuillez me suivre.»
Shina avait beau ne pas apprécier Elorn, elle comprenait sa nervosité et sa colère.

Cet aristocrate, ami proche du roi et haut fonctionnaire au palais, possédait l'une des plus grosses fortunes de Kayuya. D'ailleurs, imbu de lui-même, il n'hésitait pas à s'en vanter, s'attirant les foudres du peuple qui allait jusqu'à dire qu'il aurait du être pendu comme les autres, il y a dix ans. Ce même peuple avait pris soin d'informer des esclavagistes sur ses actes et sa famille. Résultats? Sa femme avait été enlevée et pour la récupérer, il était obligé de leur débourser une somme faramineuse. Aussi, certains que le peuple n'irait pas les dénoncer, les esclavagistes dormaient sur leurs deux oreilles. Bien sûr, avare comme il l'était, Elorn n'allait pas payer l'extraordinaire rançon. Il était, en effet, venu se plaindre l'avant-veille et ce fut Shina qui avait récupéré la mission. La Setras n'avait, cependant, pas l'intention de l'accomplir pour M. Elorn, mais pour sa pauvre femme entre les mains des crapules qui avaient sévi dans d'autres régions. Shina s'était donc informée sur leurs derniers méfaits. Elle en avait conclu que pour se réfugier derrière des boucliers humains, leur tactique favorite, ils étaient lâches et faibles. Mais ceci ne lui suffisait pas. De toutes façons, les troubles-faits allaient certainement prendre contacte avec Elorn, comme souvent.

Shina considéra ce dernier. Il se rongeait nerveusement le pousse en la suivant docilement. Ses cernes bleues et profondes lui indiquait qu'il ne dormait plus depuis quelques jours. Aussi, le ton assez rustre qu'il avait employé en l'abordant montrait que ses nerfs étaient à bout.
« Monsieur ? Depuis quand votre femme a été enlevée ? »
_ « Ca fait deux jours que ces malotrus me l'ont arrachée, idiote ! Si vous échouez, elle sera vendue demain ou après-demain! Ces démons ne vont pas garder longtemps une bouche à nourrir... »
Puis, il se lamenta, répétant frénétiquement les mignons sobriquets de sa femme dans des gémissement pitoyables. Ses yeux étaient humides, il ne faisait aucun doute qu'il se retenait de pleurer. Si cela ne faisait que deux jours, au vu de son état, alors il était profondément épris de sa femme.
Shina ramena son regard droit devant. Elle ne pouvait demander plus à ce malheureux. Elle attendra donc l'entrevue...

Ils éteignirent les locaux où la petite troupe devrait se retrouver dans peu de temps. Shina laissa Elorn s'effondrer sur un siège en espérant que ces inquiétudes et sa peine se calmeraient. Puis, elle revint à ses plans. Au vue de la situation, et heureusement, elle n'avait pas besoin de tous ses soldats. Elle n'en avait choisi que six. Il y avait ,bien sûr, Ria. Et puis cinq Setras ,discrets et calmes, dont les formes animales savaient parfaitement se fondre dans le décor. Mais que faisait Ria,la petite furie et seule humaine, au milieu de ces Setras à sang-froid ? En fait, pour Ria, cette mission tenait de l'apprentissage. En tant que mentor, elle voulait que la jeune humaine en sorte grandie en remarquant que la discrétion pouvait se montrer très utile. Elle espérait aussi que les plus réservés prennent exemple sur l'énergie qui émanait de la jeune fille.
Bref, la Gardienne ne se faisait pas trop de soucis à propos de l'efficacité de ses agents.

Alors que le pauvre Elorn dormait, récupérant de sa fatigue, elle vit arriver Ayame et Dosan dans leurs uniformes. Deux amis de longues dates et très proches, presque inséparables. Elle fut contente de les voir et ils eurent la délicatesse d'éviter de gêner M. Elorn dans son repos. Contrairement à Ria, qui les rejoignit avec son dynamisme habituel et ne manqua pas de réveiller M.Elorn qui n'hésita pas à lui crier dessus. Puis, Toru et Mashiro, assez réservés, ceux-là, mais pressés d'en découdre. On attendit quelques minutes Katsumi, mais ne le voyant pas, on décida d'aller au devant sans lui. Shina en fut bien embêtée, elle allait demander quelqu'un d'autre, mais le jeune soldat la retrouva à temps et ils purent partir accomplir leur devoir au grand complet.

Spoiler:

Un peu plus tôt, au manoir, les esclavagistes avaient pris contact avec M. Elorn. Ils étaient deux et n'avaient pas vu la troupe de soldats qui s'était faite discrète. Alors qu'ils s'éloignaient, Shina envoya Ayame et Dosan les suivre sous leurs formes animales respectives. Ils étaient revenus après quelques minutes en déclarant que les égouts était bien le lieu de recherches appropriés. Shina fit la grimace en relisant le rapport. Pour choisir un endroit pareil, ces imbéciles ne devaient pas avoir beaucoup d'odorat...

Katsumi, Toru, Ria et Shina étaient donc devant la porte qui les mèneraient au repère des brigands qu'ils comptaient arrêter. Mais, derrière cette porte, que trouveront-ils ?
Shina s'empara de la radio et appela Dosan et Mashiro. Une fois la porte passée, ils n'auront certainement pas le temps de communiquer avec eux. Aussi, elle ne voulait pas que Dosan se fasse de nouveau attaquer car les esclavagistes étaient certainement au courant de leur présence, à présent.

« Mashiro ? Vous n'êtes pas en sécurité dans ces égouts. »
_ « Merci, on avait remarqué... »
_ « Est-ce que Dosan se porte bien? »
_ « Il a l'air en forme pour ce qu'il a ,en tout cas. »
_ « Très bien. Je voudrais que vous alliez chercher Elorn et sa fille et que vous vous trouviez une cachette. Dites aux domestiques de rentrer chez eux ,et grouillez vous! »
_ « Euh...Compris! » répondit Mashiro, perplexe.

La Setras craignait que les criminels préparent une vengeance après avoir remarqué qu'Elorn avait prévenu les autorités. Mais maintenant, elle ne pouvait que compter sur Mashiro et Dosan pour mettre leurs clients à l'abri.
Pendant ce temps là, Toru avait remarqué que la porte était verrouillée. Ria et Katsumi s'activaient à fouiller les soldats inconscients et la jeune femme trouva les clés. Avec un grand sourire, elle se dirigea vers la grosse et solide porte, entra les clés dans la serrure... Elle s'ouvrit dans un grincement inquiétant et la petite troupe pénétra dans la vaste et crasseuse pièce encore plus sombre que les égouts.

_ « Même nous autres Setras n'y voyons quasiment rien. Tu dois te sentir moins seule, Ria. »la taquina Katsumi.
_ « Oh, toi, le nabot, tu ferais mieux de tenir ta l.... »rétorqua Ria sans une once d'agressivité, mais Toru lui coupa la parole:
_ « Chut ! J'entends quelque chose. »

Effectivement, un grondement sourd se faisait entendre. Ria dirigea sa lampe vers la source du bruit. Un chien de la taille d'un lion les menaçait de ses crocs énormes et luisants. Un autre vint le rejoindre, ses yeux ambrés fixaient avidement les quatre individus. Quelques autres petites créatures informes rampaient sur le sol sale et glissant. Tous n'attendaient qu'un geste pour bondir sur ceux qui seraient leur nouveau repas. Agissant de son propre chef, Toru embrasa une petite créature rampante. Celle-ci explosa et enflamma un peu de paille qui se trouvaient ci et là.
Ainsi, les quatre acolytes purent voir sans peine les montres se ruer sur eux.

Ils se jetèrent sur le côté pour éviter l'attaque d'un des gros chiens, tandis que l'autre se tenait prêt à bondir. Il était évident que la troupe avait foncé droit dans un piège. Tout droit, derrière les créatures, Shina pouvait apercevoir une issue qui mènerait sûrement à la salle où les criminels les attendaient, à moins que celle-ci soit encore remplie de monstres. Mais ils ne pouvaient pas fuir vers l'avant sans avoir éteint l'incendie que Toru avait provoqué.
Soudainement, Ria cria à Toru, alors qu'il repoussait et blessait un des chiens:
« Toru, t'as fait une grosse bêtise!»
_ « Hein, qu'est-ce que t'as dit ?! »hurla-t-il.
_ « La fumée!! Tu veux qu'on meurt asphyxiés ou quoi ?!»

Après avoir frappé un ou deux monstres visqueux, Shina se mit en retrait et leva la tête. Effectivement, la fumée s'entassait rapidement. Il était maintenant impossible de distinguer les briques du plafond. Remarquant ceci, Toru fit souffler le vent avec empressement et retourna à son combat, gêné. Shina put alors apercevoir une plaque ronde où les esclavagistes devaient jeter de la viande pour leurs animaux. Il y avait une échelle à proximité. Shina se fraya un chemin en dégageant un des chiens à l'aide d'un puissant coup de poing. Les petites créatures gluantes se collaient sur la peau de ses jambes mais ,bien que cette sensation était désagréable, la Setras n'y prêta pas attention. Elle prit sa respiration et grimpa à toute allure jusqu'au plafond où elle dégagea la plaque. La fumée s'y engouffra bien vite et elle sauta prestement pour se réceptionner au sol.
La menace des deux énormes chiens avait été éliminée grâce à ses soldats, ils ne restaient que ces drôles de bêtes plutôt collantes...Shina secoua les jambes pour s'en débarrasser, rien à faire, elles restaient accrochées. Elle se surprit à tomber en arrière dans un moment d'absence, Toru la rattrapa avant qu'elle ne tombe.

« Ca va. Ne t'inquiète pas. Ces saloperies absorbent l'énergie de leurs vict.... »

Subitement, Ria hurla. Les choses visqueuses avait envahi ses bras et ses jambes et elle ne pouvait pas, elle aussi, s'en défaire. Katsumi déversa rapidement une grosse sphère d'eau des égouts sur les deux femmes, ce qui nettoya les créatures qui disparurent dans l'eau sale. Les deux hommes, vengés, éclatèrent de rire en voyant la réaction de Ria et de Shina aspergées. Puis,Katsumi s'effara, en riant , à étouffer les flammes avec la même eau. Après une belle grimace, Shina comprit pourquoi Toru et Katsumi n'avaient pas été touchés; ils étaient trempés, ce qui avait fait fuir les dangereuses créatures.

"Tout le monde va bien ? Ria, tu n'as pas de vertige ou de choses comme ça ?"demanda-t-elle, soucieuse de la santé de la jeune femme après ce qui s'était passé.

Spoiler:

Enervée et terriblement inquiète, Shina restait calme malgré tout . La mission du jour avait rapidement battu de l’aile, et dire qu’elle prenait ses adversaires pour des faibles…

Capturés à leurs tours, Katsumi, Toru, Ria et Shina furent conduits dans une vaste pièce où seule la lumière vacillante des torches dévoilait les murs et le sol. Là, dans un coin, une grande et solide cage entravait deux fragiles corps qui sanglotaient et paraissaient complètement fermés au monde extérieur. Dans l’ombre, il y avait aussi Ayame, blessée et inerte. Heureusement, elle n’était qu’inconsciente, Shina pouvait voir sa poitrine enfler puis désenfler doucement. Et bien sûr, il y avait le chef des bandits; un homme costaud aux traits durs et marqués, mais qui affichait un sourire radieux.
Cependant, Shina s’en souciait peu, elle voyait ,impuissante et révoltée, ses soldats meurtris par les esclavagistes. L’heure était grave.

« Tiens, tiens ? Mais qu’avons-nous là ? Des membres de la GEG, et en plus de ça, notre chère Setras qui sauva notre monde. »
_ « Quels sont tes plans exactement ? » répondit Shina sans vraiment l’écouter.

Il dit quelque chose, mais voyant que Shina ne lui prêtait pas l’oreille, il lui frappa violement le visage de son pied sans qu’elle s’en aperçoive. Elle chuta, et se releva en essuyant le sang qui coulait de sa bouche et en fusillant son ennemi du regard. Celui-ci reprit, plein de mépris:

« Si vous croyez que c’est pour me venger de Elorn que j’ai pris en otage sa femme et sa fille, vous vous trompez.»
_« Quoi ? »

La Gardienne eut du mal à dissimuler son incrédulité. Si les esclavagistes ne visaient pas la famille Elorn, alors qui ? Et pourquoi l’avoir kidnappée ? Le capitaine jeta un rapide coup d’œil à la femme et à l’enfant que sa troupe devait sauver. Ils braquaient leurs regards terrorisés sur le bandit menaçant qui avait réussi à mettre une partie des GEG à sa merci.
Shina laissa ce dernier lui empoigner le col. Elle dissimulait ses craintes et sentait que les détails n’allaient pas tarder. Pour l’instant, il ne s’agissait pas de se rebeller, juste d‘écouter. Patiemment .

_ « C’est pour me venger de toi, Kayashi Shina. Tu m’as tout volé par le passé. Ma fierté, mon honneur et surtout, tu as mis à terre l’homme que je respectais le plus. »
_« Qu..qu’est-ce que tu racontes ? » souffla-t-elle, fronçant les sourcils.

Son ennemi l’avait rendue furieuse. Le feu de la colère lui chauffait le corps et sa main la suppliait de le frapper. Il fallait dire qu’elle n’appréciait vraiment pas sa manière de procéder. Prendre en otage les êtres faibles et blesser ses soldats devant elle tenait d’une lâcheté pire qu’insolente. Cependant, la Setras n‘en fit rien, elle lui rendra la monnaie de sa pièce en temps voulu.

Aussi, Shina supposa qu’il avait un complice au quartier général, et que ce complice avait tout fait pour que ce soit sa troupe qui soit chargée de cette affaire. Il la suivait donc depuis longtemps. Comme pouvait le montrer leurs plans d’exécutions et leurs embuscade. Ils n’étaient donc pas à sous-estimer.
Comprenant ce détail, la peur de Shina se fit plus vive et moins facile à supporter.

_« Est-ce que le nom de Sanosuke Gataka te dit quelque chose ? »
_« Gataka… Sanosuke… » répéta Shina.

Apparemment très surprise, elle se demandait ce que l’ancien général ,qui fut l’un des premiers à rejoindre les Setras, avait en rapport avec cette histoire. Ses compagnons cherchaient ,eux aussi, des réponses puisqu’ils avait dirigé leurs regards vers le capitaine.

_« Oui, l’un des Généraux zyphaloïdes, mon capitaine, mon supérieur. Lors de la dernière bataille, c’est toi qui l’a affronté juste après m’avoir mis à terre. »

Pardon ? Le sang de Shina ne fit qu’un tour. Après lui avoir demandé s’il avait participé à la Guerre Sainte, elle esquissa un sourire invisible et se fit violence pour ne pas éclater de rire. Ce soldat Zyphaloïde était apparemment très mal informé. Elle mourait d’envie de lui dire la vérité, histoire de le provoquer un peu et d’avoir une quelconque emprise sur lui.

Mais avant que la jeune femme ne puisse ouvrir la bouche, Ria se libéra et brisa ses liens avec une hargne profonde. Shina n’en croyait pas ses yeux, elle avait vu avec quelle facilité et quelle rage dévastatrice la jeune fille avait dégagé son ennemi et éclater les chaînes qui l’entravaient. Malheureusement, Ria commit une erreur de débutante en se ruant vers le Zyphaloïde. Celui-ci avait lâché la Gardienne et avait assommé l’humaine en un rien de temps.

« Ria, non! » avait crié Shina. Mais il était trop tard. La pauvre Ria, meurtrie, ne répondait plus.

Malgré l’emprise de l’ennemi, Toru matérialisa un champ de force sur le corps de Ria, de sorte que le bandit qui s’approchait ne puisse pas lui faire de mal. Celui-ci jura devant le sort tandis que Shina assénait un coup surpuissant à l’homme qui allait frapper Toru. Ce dernier en profita pour se dégager et le bandit subalterne tomba à la renverse. Puis, le jeune Setras lança ses boules de feu sur celui qui tenait en respect Katsumi, qui se libéra à son tour et fonça vers Ria alors que le champ de force disparaissait peu à peu. Toru vint le rejoindre et, après avoir attendu un signe de leur capitaine, ils disparurent.

Le Zyphaloïde frappa donc dans le vide et se tourna vers Shina en écumant de rage. Tout était allé très vite, l’évasion des quelques proies l’avait rendu furieux. Ignorant le danger, la Setras pouffa et éclata de rire, elle avait là ce qu‘elle espérait.

« Qu’est-ce qui t’amuses autant, Setras ?! » cracha le trouble-fait devant sa bonne humeur.

Il allait attaquer la gardienne d’un puissant coup de poing, mais celle-ci l’évita prestement. Il ne se laissa pas démonter et la poursuivit, cherchant à la toucher aux points vitaux. Cependant, Shina esquivait coup sur coup.

_ « Je te trouve pitoyable, voilà ce qui m’amuse. D’abord, tu ne sais rien de ton général bien que tu prétendes le respecter. Ensuite, tu kidnappes de faibles humains pour m‘attirer, et enfin, tu laisses s’envoler sous tes yeux trois de tes victimes. Tu ne penses pas que tout ceci est ridicule ? »
_ « Tss… Regarde-toi un peu! Qu’est-ce que ça fait d’être abandonnée par ses propres hommes ? » se radoucit le Zyphaloïde en pensant qu‘il avait touché une corde sensible, mais Shina gardait le sourire.
_ « Ils ont eu raison. Je préfère les voir en sécurité qu’entre vos sales pattes. De plus, ils reviendront bientôt avec des renforts après avoir déposé Ria à l‘infirmerie. Vous devriez vous préparer à croupir en prison pendant de nombreuses années.»
_ « Je me fiche de tout ça! L’essentiel est que tu meurs de ma main. »
_ « Très bien, tu l’auras, ta vengeance. Mais laisse-moi te dire une chose: j’ai fait un bout de chemin avec le même Sanosuke que tu respectes tant. Il fallait être aveugle pour manquer de remarquer qu’il n’avait rien en commun avec des types comme toi. D‘ailleurs, il fut l‘un des premiers à nous rejoindre contre Arcios. Vraiment, tu es loin de lui ressembler. » dit-elle avec un sourire provocateur.
_ « La ferme!! » cria-t-il en brandissant le poing, mais Shina avait encore esquivé.
_ « Et ce n’est pas avec des attaques comme celle-ci que tu réussiras à m’atteindre. »

Tandis que la Gardienne s’écartait, le bandit se calma et cessa sa course. Il jeta à Shina un regard noir puis le ramena sur Ayame et se rua sur cette dernière. Il dégaina une dague, la menaçant de la tuer et le sourire de Shina s’effaça.

« Laisse-toi faire, maintenant, ou tu sais ce qu’il lui arrivera. »
_ « Tu n’es qu’un lâche, mais je reconnais que tu sais y faire. Je me rends… lâche-la, maintenant! » s'exclama Shina dont la colère était palpable.
_ « En fait, tu n‘es pas très différente d‘une vulgaire humaine. »

Avant que le Zyphaloïde ne bouge, un de ses hommes vint lier les poignets de Shina avec ses propres menottes. Il vint vers elle et envoya son poing dans son ventre alors qu‘elle ne pouvait pas se défendre. La Setras en eut le souffle coupé. On la fit redresser et on l’emmena dans une autre pièce où elle passerait un très mauvais moment. Elle n’avait plus qu’à espérer que les renforts arriveraient le plus vite possible.

Les pièces, sous les égouts, étaient autrefois des entrepôts où l’on pouvait stocker des provisions par crainte de siège. Plus tard, elles n’étaient devenues que cachots pour dissimuler les quelques prisonniers politiques de la région. Mais, à présent, les locaux étaient déserts. N’importe qui pouvait y avoir accès à condition de connaître les lieux et l’astuce du caducée, ce qui n’était pas donné à tous. D’ailleurs, en pénétrant dans le secteur, Shina supposa que le complice des bandits ne pouvait être qu’un agent ayant exercé localement.

On jeta Ayame, toujours inconsciente, dans une sale et étroite cellule. Avec une fermeté douce, les deux otages furent placées dans une pièce bien plus grande et un peu plus confortable, cependant elle restait humide et sombre. Shina, quant à elle, flanquée de trois bandits et de leur chef, fut menée jusqu’à la pièce du fond du couloir. Cette dernière, bien que vaste, demeurait crasseuse et sinistre. Des taches de sang, noires et sèches, salissaient le sol glacial et gris de poussière. Une lampe fatiguée et en mauvais état ne tenait au plafond que par les fils qui l’alimentaient. Du fond de la pièce, une odeur nauséabonde semblait émaner d’un escalier discret et ténébreux.
Il ne pouvait s‘agir que de la salle des interrogatoires. Cependant, il était évident que la motivation première des criminels n’était pas de s’informer. Ils n’agissaient que par vengeance, seulement pour le plaisir de la vengeance.
Après avoir confisqué tout ce qu’ils pouvaient, ils acculèrent la Setras au mur et bloquèrent ses menottes dans un crochet rouillé. Puis, le chef balaya les pieds de la jeune femme, de telle sorte que son dos vienne heurter le mur tandis qu’elle tombait lourdement sur les fesses. Il la regarda avec avidité et délectation avant de la laisser un moment pour communiquer des ordres à ses subalternes.
Le cœur de Shina battait à tout rompre, ses doigts tremblaient et sa gorge était nouée, mais elle faisait de son mieux pour le cacher. Elle ne voulait surtout pas montrer sa peur à son ennemi. Mais qui ne craignait ni la douleur ni la mort ?

« C’est drôle, je n’arrive pas à me souvenir de toi. Tu es sûr d’avoir participé à la Guerre Sainte ? » lui lança-t-elle en souriant, alors qu’il entrait, sa dague au poing.
Il soupira, comme exaspéré, et sourit simplement. Soudainement, il fit décrire à sa lame un grand arc de cercle qui entailla les deux poignets de Shina. Celle-ci lâcha un gémissement de douleur tandis que le sang coulait le long de ses bras.
« On ne m’arrêtera pas » dit-il en considérant le liquide rouge et poisseux avant de continuer à taillader froidement la peau blanche de la Gardienne. « Mon plan est simple. Je dispose d’une cinquantaine d’exécutants. Ils n’auront qu’à massacrer tes petits soldats et je ferai croire que tu fus la seule responsable de la tuerie après ton soi-disant suicide. Ainsi, ta réputation sera bafouée et tous les autres Setras en souffriront.»
Shina, qui serrait les mâchoires, se mit à ricaner.
_ « Tout ceci est très bien. Mais mes hommes sont loin d’être faibles. Ils les écraseront à coup sûrs. »
_ « Tu me saoules avec ton regard arrogant, petite insolente! Ta vie est entre mes mains, tu le sais ?! »


Shina hurla toute sa douleur en un cri strident tandis que la lame déchirait son œil et continuait son tracé jusqu‘au bas de sa joue. La Setras se tordait de douleur, ses muscles tendus ne lui offraient aucune opportunités pour la soulager ne serait-ce qu’un peu. Ses bras lui faisaient un mal de chien quand elle tirait dessus pour tenter de dévisser le crochet mis à mal. Sa marque de Setras avait été barrée d’une croix rouge, profonde, alors que son haut avait été éventré sans ménagement.
Et son œil…Il n’était plus que sang désormais.
Son tortionnaire affichait un horrible rictus de contentement depuis un bon moment déjà. Ayant pris son pied de sadisme, il lâcha sa dague poisseuse avant de lécher ses doigts ensanglantés. Puis, il partit en annonçant qu’il allait se préparer pour le massacre. Comme ci celui-ci ne lui avait pas suffi…
Après avoir entendu la porte grincée et se fermer, Shina adressa l’ombre d’un sourire à Ria qui s’était cachées grossièrement dans les cartons. La Setras ne voyait plus son amie car son œil gauche n’était plus.

« Tu as eu de la chance qu’il ne te repère pas. »

Avant que Ria ne puisse répondre, une perruche portant une petite clé se faufila en trombe dans la pièce. C’était Ayame. Elle reprit forme humaine et aida Shina à se libérer de ses menottes. Toutes trois pansèrent rapidement et du mieux qu’elles pouvaient les vilaines blessures du capitaine.
Après avoir enduré d’impitoyables douleurs, un doux et rassurant sentiments emplit le corps de Shina. Elle avait toujours su qu’elle pouvait compter sur ses soldats et leur accorder toute sa confiance.


Dehors, les renforts accourant étaient composés d'une quarantaine d'hommes. Aussi, Reiji avait été prévenu des évènements par l'intermédiaire d'un soldat habituellement sous les ordres de Shina qui appréciait venir au Kayashi's de temps en temps.

Reiji arriva à son restaurant sur le coup des 11h00. Il en profita pour manger un petit quelque chose, puisqu'il s'était plutôt hâté pour venir. Après avoir englouti un croissant et un grand verre de jus d'orange (Shina n'est pas là pour le voir), il se mit à préparer la salle, alors que ses employés commencèrent à arriver.
Suite à quelques discutions entre eux, la salle était prête et le restaurant ouvrit ses portes à 11h30, comme tous les jours de la semaine.

-Alors tu t'es bien reposé avec Shina hier soir ?
-Pfou tu parles, j'me suis endormi comme un bébé, je sais pas quand est ce que j'vais pouvoir profiter un peu d'ma femme avec tout ce travail.
-Haha je te comprends. Tu vas lui rendre visite tout à l'heure ?
-Oui, j'vais essayé de passer un peu de temps avec elle.
-Pas de soucis on te remplacera.

Il était à présent midi. En cuisine, on commençait à s'activer. La salle était presque rempli, le restaurant avait de plus en plus de succès de jours en jours.
Reiji qui avait mit son tablier évidemment, était entrain de préparer un panier repas, qu'il dégusterait avec sa femme un peu plus tard.
Du moins, c'est ce qu'il croyait, puisque très rapidement, cinq soldats firent irruption dans le Kayashi's Bar. L'un d'eux s'avança pour voir Reiji. Cet homme était connu ici, il venait souvent et il était sous les ordres de Shina.

-Tiens, salut Daigo, pourquoi toute cette agitation ?
-Bonjour Reiji, nous avons besoin de vous, j'ai même amené quatre hommes avec moi pour vous prouver que ceci n'est pas une plaisanterie !
-Euh... de quoi parlez-vous au juste ?
-Notre capitaine, Shina, elle est en mission en ce moment même, mais cela se passe très mal, nous allons venir les aider.
-Elle n'a pas prit ses hommes avec elle ?
-Si, mais certains sont revenus, couvert de blessures. Une quarantaine de soldats vont entrer dans les égouts pour leur porter secours. Vous allez bien venir avec nous ?
-Hmmm... je sais que Shina n'aime pas que je me mêle de ses combats, mais si vous pensez que c'est nécessaire, je viens avec vous.
-Très bien, nous vous en remercions, nous vous attendrons à l'entrée des égouts, faites vite s'il vous plait.

Alors que l'homme sortit du restaurant avec ses hommes, Reiji se précipita dans sa cuisine ayant appelé tous ses employés par la même occasion.

-Bon, écoutez moi les gars. Je vais accompagner les soldats du GEG dans les égouts, vu que l'équipe de ma femme est probablement en danger. Je suis désolé de vous abandonner comme ça, mais je ne sais pas quand est ce que je reviendrais. Au pire des cas, vous vous occuperez même de la fermeture ce soir.
-Ne t'en fais pas Reiji, on comprend très bien. Tu peux partir tranquille on se charge de tout.
-Merci les gars.

Reiji retira son tablier pour remettre son blouson, avec ses armes à l'intérieur, et il se hâta de rejoindre ensuite l'entrée des égouts.
Des soldats commencèrent à pénétrer dans les égouts sombre et puant, alors que Daigo préféra attendre Reiji.
Ce dernier, finalement arrivé sur le lieu, s'activa à entrer dans les égouts, toujours en courant, pour rejoindre les soldats qui étaient déjà partis depuis un moment.
Après plusieurs longue minutes de marche, le groupe de soldats, et Reiji, arrivèrent à une grande salle, où il semblait y avoir eu des traces de luttes.
Certains étaient entrain d'inspecter les lieux, alors que Reiji préféra avancer, suivi de quelques soldats.
Ils ne trouvèrent toujours personne, mais quelques monstres firent leur apparition.

-Je n'ai pas le temps pour ça...

Reiji prit sa forme de corbeau géant, et d'un grand coup d'aile violent, il balaya les quelques monstres qui volèrent contre les murs de la salle.
Les soldats s'empressèrent d'achever les monstres encore vivant, puis Reiji fini par découvrir des escaliers.
Suivi toujours par des soldats, ils commencèrent à descendre les marches, pour débouler sur un grand couloir.

-Mais c'est... ?
-La prison !
-Tout ça pour arriver à la prison... décidément.

Il y avait cependant quelques hommes ici, que les soldats s'empressèrent de désarmer et de faire arrêter.
Seulement c'était aussi un labyrinthe ici, du moins pour Reiji, qui avait perdu les soldats du GEG, et qui se retrouvait à passer de salle en salle. Il tomba finalement sur un homme, plus grand que les autres, peut être le chef ?

-Alors les renforts sont arrivés finalement, et pas n'importe qui, un des héros de l'ancienne guerre.
-Euh... ouais mais t'es qui ?
-Héhéhé, j'ai des hommes partout, si vous pensez pouvoir m'arrêter.
-...merci de répondre à ma question avant...
-Je vais t'attraper toi aussi, et te torturer comme la petite Setras aux cheveux vert !
-Pardon ?
-Je me suis régalé en l'entaillant, sa peau se recouvrant de son sang. Sa marque de Setras a été barrée, de toute façon, elle est pitoyable. Elle voulait me faire croire qu'elle n'avait pas peur, alors que je me nourris de la peur des gens. Elle avait peut être trop honte pour me supplier de l'épargner.

Alors que l'homme était entrain de rire aux éclats, Reiji avait déjà dégainé son arme, en lui tirant dans le genoux.
Le Zyphaloïdes qui n'avait pas senti le coup arriver, posa un genoux à terre, lâchant un cri de douleur.

-Alors qui supplie l'autre maintenant ?
-Héhé... tu te sens capable de me tuer ? Vous n'avez pas le droi....

Le Zyphaloïdes n'eut le temps de finir sa phrase qu'il s'écroula, le sang coulant sur son visage, Reiji lui avait placé une balle entre les deux yeux.

-Il n'y a que dans les romans que les sois disant gentils ne tuent pas.

Reiji continua sa route, laissant le cadavre de l'homme baignant dans son sang. Un peu plus en arrière, il y avait une autre salle. Il entre-ouvrit la porte qui se mit à grincer. Il s'arrêta quelques secondes, de crainte d'avoir alerté encore des ennemis, puis il entra finalement son arme à la main. A sa grande surprise, il découvrit sa chère et tendre, assise contre le mur, la tête baissée, couverte de sang.
Reiji s'apprêtait à la rejoindre quand Ria fonça vers lui en criant 'JE SUIS BLONDE' quand il se prit une caisse en pleine tronche.

-Bien joué Ria ! S'écria Ayame.
-Hey mais, c'est pas l'autre Zyphaloïdes, c'est Reiji !!
-Aie... bonjour l'accueil...
-Qu'est ce que tu fais là Reiji ? Ria lui tendit sa main pour l'aider à se relever.
-Je suis venu vous aider évidemment. D'autres soldats de la GEG sont dans la prison, mais je me suis perdu et j'ai été séparé d'eux.
-Mais et le Zyphaloïdes qui a torturé Shina, où est-il, tu ne l'as pas vu !?
-Ah lui, il est mort et baigne dans son sang, dans l'autre salle.
-Je vais aller trouver les soldats, je reviens avec de l'aide.
-Merci Ayame, moi je préfère rester avec Shina.
-Oh c'est vrai, Shina !

Reiji se précipita vers elle, la prenant dans ses bras, essayant de la rassurer. Néanmoins, lorsqu'il regarda ses blessures, sa rage monta en lui, cependant il avait déjà tué l'homme qui avait fait ça, il ne pouvait pas faire plus, mais il se sentait quand même faible, de n'avoir pa pu la protéger, et pour se décharger de cette rage, il versa quelques larmes.
Ria s'en retourna surveiller la porte, laissant le couple un peu seul, elle préféra attendre les secours.

_ « Rei-kun, arrête! Ch’uis pas morte non plus! » s’exclama Shina en se débattant pour se défaire de son étreinte.

Enervée, elle savait qu’elle avait perdu la confiance que son mari lui avait accordée le jour précédent. D’ailleurs, celui-ci ne le laissa pas se relever avant l’arrivée des secours. Shina avait beau protesté, il la maintint assise jusqu’au bout. Et, puisque le haut de Shina ne couvrait plus grand-chose, il lui prêta même son blouson .
Un médecin de la GEG vint se présenter à elle, l’examiner et soigner rapidement les plaies les plus graves pour finalement la libérer. Suivie de très près par Reiji, elle vint rejoindre Ria qui attendait devant la porte et qui lui demanda si elle se sentait bien. Shina ne répondit pas mais hocha mollement la tête. On lui rapporta ses affaires qui avaient été confisquées, et la Gardienne sortit de la prison, encadrée de Ria à sa droite et de Reiji à sa gauche.

Dehors, les soldats s’activaient. Ils savaient ce qu’ils avaient à faire et ça ne trainait pas.
Daigo racontait à Ria et à Shina que Mashiro et Dosan se reposaient à l’infirmerie où ils avaient été soignés et qu'au QG, monsieur Elorn attendait impatiemment le retour de sa famille. D’ailleurs, les deux otages avaient été libéré dès l’arrivée des renforts. Cette nouvelle soulagea grandement les deux jeunes femmes.
On avait aussi capturé et parqué dans des charettes une vingtaine de subalternes, alors que le chef avait été trouvé dans une flaque de sang avec une hideuse expression de douleur sur le visage. Shina savait bien que c’était l’œuvre de Reiji, cependant elle ne dit rien. On continuait les recherches dans les environs. Mais quelle fut la surprise de Shina lorsqu’elle reconnut des visages familiers parmi les criminels arrêtés. En effet, des soldats de la GEG de Kayuya s’y trouvaient.

« Shina, tu vois ce que je vois ?! » murmura Ria, le souffle court.
_ « Malheureusement, oui. Mais ça ne me surprend pas beaucoup. »
_ « Peu m’importe ce dont vous parlez, Shina doit se reposer. Pour elle, il n’est plus question de partir à l’aventure aujourd’hui. »

Sur ces mots, Reiji prit fermement la main de Shina et se dirigea avec elle vers le quartier général, ne la laissant pas commander à ses hommes. A son tour, la Gardienne attrapa la main de Ria pour la mener vers l’infirmerie. Après tout, le Zyphaloïde maintenant mort l’avait puissamment meurtrie, elle aussi. Elle avait beau se tenir debout, Shina voulait qu’on l’examine et qu’elle soigne ses blessures. Ils allèrent donc tous trois au centre de soin du quartier général des GEG.

Sur le chemin, Ria demanda tout à coup à Shina:
« Pourquoi ne t’être pas enfuie avec nous tout à l’heure ? »
Shina fut un peu embarrassée, elle scruta la jeune fille avec bienveillance avant de lui répondre:
« Je ne voulais pas vous voir souffrir à cause de mes actes passés. Je sais, c’est assez égoïste et c’est certainement indigne d’un capitaine. Seulement, mes faits pendant la guerre ne regardent que moi. »
Elle laissa passer un léger silence avant de reprendre.
« Dis moi, Ria. Comme je le connais, mon Rei-kun ne me laissera pas me battre tant que je ne serai pas totalement remise. Pourrais-tu rendre un service à ton capitaine ?
Tu as sans doute pu remarquer que le repère des bandits n’était autre qu’une partie des cachots de la ville ,et que si on a reçu cette mission-ci, ce n’est pas par hasard. Or, je sais qui est derrière tout ça…
C‘est le capitaine Gunnar. Il s’intéressait beaucoup à Mme Elorn quand il était jeune. A mon avis, il voulait l’acheter.
Fais moi le plaisir d‘être prudente et prend quelqu‘un de notre division avec toi. Aussi, repose-toi un peu avant d‘y aller. Il traîne dans ses appartements au QG à ses heures perdues. »

Ils arrivèrent à l'infirmerie. Shina espèrait vivement que Ria puisse accomplir cette mission. Elle la savait capable et animée de bonne volonté, mais elle avait été affaiblie par leur précèdente affaire. Or, Gunnar avait certainement de bons arrières et allait quitter la ville sous peu.
Il était temps pour Ria de reconnaître qu'elle n'était pas si inutile qu'elle voulait bien le faire remarquer.

[Quartier Général de la GEG ]